Montréal, 11 janvier 2024 – Comme à chaque début de nouvelle année, la Société de sauvetage vous présente son bilan de la dernière année en termes de décès par noyade. C’est avec tristesse et incompréhension que l’année 2023 s’est conclue avec 82* noyades. En 2022, la Société de sauvetage avait comptabilisé 61* noyades à l’échelle de la province, et était encouragée par un « retour à la normale » de ses statistiques, en référence aux 81* noyades en 2021 et 121 (données officielles) en 2020 , années pandémiques.
Ce qui ressort principalement en 2023, c’est le nombre de victimes par incident. En effet, depuis les dernières années, la Société de sauvetage avait comptabilisé très peu de noyades multiples par année, avec une moyenne de 2,5 incidents par an faisant plus d’une victime, majoritairement deux à la fois. En 2023, 7 incidents ont causé la mort de 25 personnes, emportant en moyenne 4 personnes par incident.
« En 2023, nous avons assisté à de nombreux événements tragiques. Ces décès ne sont pas seulement des statistiques, mais représentent des vies perdues et des familles brisées. Ils soulignent l’urgence de renforcer nos efforts en matière de prévention et d’éducation à la sécurité aquatique. Chaque noyade est un rappel douloureux que notre travail est loin d’être terminé et nous motive à poursuivre nos efforts pour rendre nos plans d’eau plus sûrs pour tous et à encourager l’adoption de comportements sécuritaires aux de ceux-ci par tous les Québécois et Québécoises. »
- Raynald Hawkins, directeur général, Société de sauvetage
La Société de sauvetage travaille sans relâche avec différents partenaires afin que ses nombreuses campagnes de prévention puissent sensibiliser les Québécoises et les Québécois à interagir de manière sécuritaire avec l’eau.
NOYADES MULTIPLES
Plusieurs données ont été recueillies au cours de l’année et ce qui est particulièrement marquant, c’est que le nombre de décès par noyade aurait été de 64 si 7 de ces incidents n’avaient pas fait plus d’une victime.
Rappelons-nous les 8 victimes voulant traverser la frontière en mars, dont le bateau a coulé. Le conducteur, et responsable de la traversée, avait lui aussi perdu la vie, portant à 9 le nombre de victimes de ce drame épouvantable. En mai, à la suite des pluies diluviennes, deux pompiers ont été emportés par le courant lors d’une intervention sur la rivière du Gouffre. Les deux pompiers tentaient de secourir des citoyens prisonniers des inondations, entourés par le débordement de la rivière, à Saint-Urbain. En juin, le Québec a été dévasté alors que 4 jeunes, tous âgés de plus de 10 ans, et un adulte ont été emportés par les eaux du Fleuve. Ils faisaient partie d’un groupe de 11 personnes qui pêchaient depuis la rive, lorsqu’ils se sont fait surprendre par la marée montante de manière spectaculairement rapide à cette hauteur du Fleuve. Trois incidents distincts liés au transport, survenus au Saguenay en juillet et octobre, ainsi qu’à Québec en août, ont coûté la vie à 6 personnes après qu’elles se soient retrouvées submergées. Sur la Côte-Nord, en septembre, 3 travailleurs de la pêche commerciale sont morts après le naufrage de leur embarcation au large de La Tabatière. Cette tragédie aurait pu être encore plus dévastatrice, alors que six personnes se trouvaient à bord.
DES RÉGIONS PLUS TOUCHÉES
Depuis plusieurs années, la Montérégie demeure l’une des régions les plus touchées avec 18 des 82 noyades (22 %) survenues sur son territoire. De manière surprenante, la Côte-Nord se démarque en arrivant en second rang avec 13 noyades (16 %), suivie du Saguenay-Lac-Saint-Jean avec 11 noyades (13 %) et de la Capitale-Nationale avec 10 noyades (12 %). Selon nos données recueillies, aucune noyade n’a été recensée dans le Nord-du-Québec et à Laval. Les autres régions oscillent entre 1 et 6 noyades.
Annuellement, la majorité des noyades surviennent durant la saison estivale. En 2023, bien que la tendance se maintienne avec près de la moitié des noyades rapportées, de juin à août, on dénombre une hausse importante des incidents mortels en septembre et octobre avec 17 décès (21 %).
En termes de milieux, 66 noyades (80 %) sont survenues en milieux naturels (rivières, lacs, fleuve) alors qu’auparavant, elles étaient plutôt de l’ordre de 65%. Ce qui surprend également, ce sont toutes les noyades survenues dans les « autres milieux », où l’on y comptabilise les incidents survenus dans les fossés, les carrières, les réservoirs, les bassins, les marais et les canaux. En 2023, 8 personnes (13 %) y ont laissé leur vie.
D’un côté positif, la Société de sauvetage est soulagée de constater qu’aucune noyade n’est survenue en milieu surveillé. On dénombre environ 1 % de toutes les noyades survenues au cours d’une année dans un milieu où des préposés à la surveillance certifiés assurent la sécurité des lieux. C’est pourquoi la Société de sauvetage réitère régulièrement l’importance de fréquenter des milieux supervisés et où la baignade est encadrée.
LES HOMMES PLUS À RISQUE
Les statistiques selon le genre démontrent depuis de nombreuses années que les hommes sont davantage à risque que les femmes. Sur les 82 noyades recensées en 2023, 63 ont été établies comme étant des personnes de sexe masculin, comparativement à 14 de sexe féminin. Uniquement 5 victimes n’ont pu être identifiées.
En moyenne, 50 % à 55 % des noyades survenaient alors que les victimes étaient seules. Or, pour 2023, la hausse du nombre de noyades multiples explique aisément que sur 82 noyades, seulement 34 des victimes (41 %) étaient seules au moment de l’incident.
BAIGNADE ET NAVIGATION EN TÊTE DE LISTE
Ce n’est pas sans surprise que les deux activités principales en cause dans les cas de noyades en 2023 soient la navigation (26 incidents, 32 %) et la baignade (11 incidents, 13%). Les deux causes principales sont le chavirement (18 %) et la chute accidentelle (15 %). Annuellement, ces mêmes statistiques frôlent sensiblement les mêmes pourcentages.
La dernière année nous a démontré que la vie est fragile et que c’est collectivement que l’on peut faire une différence. La Société de sauvetage entame donc 2024 avec la conviction que c’est ensemble que le changement s’opère. C’est pourquoi, tout au long de la dernière année, les voix de nos partenaires se sont unies à la nôtre lors de diverses campagnes majeures de sensibilisation. Nous en sommes très fiers et surtout, reconnaissants. Nous devons apprendre de chaque vie perdue afin de solidifier davantage nos messages et faire ainsi résonner les voix de ceux qui nous ont quittés trop tôt.
Que ce soit sur l’eau, dans l’eau ou près de l’eau, soyez vigilants et responsables!
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*Données non-officielles : Les données demeurent non officielles, car elles sont comptabilisées à partir des renseignements diffusés par l’ensemble des médias. Les données officielles, telles que celles de 2020, sont comptabilisées au bureau du coroner une fois l’année complétée. La pandémie a retardé ce processus.
Source :
Anne-Marie Francoeur, Responsable – Communication et relations publiques
Ligne aux médias: 514-435-5342 Téléphone : 514 252-3100, poste 3737 ou 1 800 265-3093
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