Citations en sauvetage: les actes remarquables en sauvetage de 2021

Annuellement, la Société de sauvetage souligne le courage et l’héroïsme des sauveteurs et des personnes ayant porté secours à une personne en danger. D’ailleurs, c’est lors du Banquet du Forum annuel que la Société tient à reconnaître les gestes de bravoure qui ont été posés. Il s’agit d’un moment pour valoriser la formation continue des sauveteurs et des moniteurs, ainsi que la bienveillance du grand public. 

Nous souhaitons y commémorer les initiatives en sauvetage et continuer de mettre de l’avant notre mission, celle de prévenir la noyade, favoriser les interactions sécuritaires et conscientiser sur les risques en milieu aquatique.


Sophie Siméon et Aldrig Travers

L’intervention de ce membre de la Garde Côtière Auxiliaire Canadienne et de sa conjointe a été salutaire pour deux motomarinistes. Nos récipiendaires ont su conserver leur calme et bien analyser la situation.

C’est le 30 septembre 2020, en fin de saison, que les conjoints Sophie Siméon et Aldrig Travers décident de partir pour une simple journée de plaisance ensemble sur le Lac des Deux Montagnes, dans le secteur de la Plage d’Oka. Après avoir profité de l’une des dernières belles journées à bord de leur bateau personnel, le couple est témoin d’un grave accident en revenant vers leur marina. Deux motomarines entrent en collision et Sophie et Aldrig sont les premiers témoins sur place. Les deux plaisanciers ont sécurisé la scène de l’accident et ont pris un moment afin d’analyser la situation avant de réagir. D’abord, il fallait déterminer le nombre de victimes impliquées et leur localisation. La prochaine étape était de déterminer la priorité des personnes à secourir. Aldrig et Sophie sont parvenus à sortir une des victimes de l’eau tout en établissant une communication avec le centre de sauvetage. Toutefois, la victime se trouvait dans des conditions que même les premiers répondants redoutent : une fracture du fémur apparente, un état d’hypothermie et de multiples lacérations. Les deux sauveteurs ont ainsi stabilisé la victime avant de se diriger vers une descente de bateau. Ils se sont également coordonnés avec le centre de sauvetage pour désigner un point de rencontre afin de procéder au transport ambulancier. Heureusement, la Garde Côtière a pu les rejoindre rapidement et a été un renfort crucial pour continuer d’administrer les premiers soins et assurer le transport jusqu’à l’ambulance.

Solveille Tessier

Grâce à sa capacité à adapter son sauvetage et à réfléchir rapidement, cette récipiendaire a réussi à sauver quatre personnes en même temps.

Nous sommes en fin de saison, en août 2020, lorsque Solveille Tessier est en surveillance à plage de l’Île Charron durant une journée chaude et occupée. Une famille de deux adultes et quatre enfants qui avaient loué un bateau étaient venu s’ancrer dans la zone tampon qui sert à séparer la zone de baignade de la zone navigable. Solveille commence à leur faire signe de s’éloigner, mais ils ne remarquent pas les gestes de la sauveteuse. Elle prend donc l’aquaplane pour aller les rejoindre et les avertir. La famille éloigne le bateau et Solveille poursuit sa surveillance. Un peu plus tard, la mère et les enfants décident de quitter le bateau pour rejoindre la zone de baignade à la nage. Après une vingtaine de minutes, la famille décide de regagner le bateau à la nage. Les jeunes enfants portaient chacun un VFI, mais ce n’était pas le cas pour la mère. La famille commençait déjà à se fatiguer et devait en plus composer avec le courant latéral très fort qui les éloignait du bateau. À dix mètres de l’embarcation, la mère est trop fatiguée et commence à être en difficulté. Le père, qui était seul sur le bateau et ne portait pas de VFI, décide alors de sauter à l’eau pour récupérer un enfant. Il fait l’aller-retour à la nage deux fois, alors que le reste de la famille continue de s’éloigner. Au troisième enfant, le père n’a plus assez d’énergie pour revenir. À ce moment, Solveille intervient et les rejoint avec l’aquaplane. Elle leur donne l’aquaplane pour qu’ils puissent s’y accrocher, mais ils sont réticents. Les deux enfants de 3 et 5 ans montent sur l’aquaplane et les parents finissent par s’accrocher. Étant donné qu’ils n’avaient plus assez d’énergie pour se rendre au bateau. Solveille opte alors pour se laisser guider par le courant vers le bout de la plage. Des pêcheurs les aperçoivent et les aident à regagner la rive. En raison de la journée particulièrement occupée, la police, les pompiers et la garde côtière se trouvaient sur le site. Arrivée sur la plage, Solveille interpelle un policier pour vérifier que les deux autres enfants restés sur le bateau étaient en sécurité. La police a terminé l’intervention, puisque les choix et les gestes posés par les plaisanciers avaient mis la vie de personnes en danger.

Solveille a fait preuve de leadership afin de bien mener à terme un quadruple sauvetage. Pour bien diriger les victimes, il est primordial d’avoir confiance en soi et en ses compétences.

 

François Houle, François Allard et Alexis Bédard-Meunier

Il était minuit moins une lorsqu’un temps d’arrêt durant la formation SNO de ces récipiendaires a permis d’éviter un destin tragique pour trois victimes.

En débutant la formation SNO à Gaspé cet été, les moniteurs François Houle et Tristan Martineau font un rappel important à leurs candidats : ils doivent toujours être attentifs lors des pratiques à la plage, car si une situation malheureuse devait survenir, ils souhaitent être capables d’intervenir rapidement. Pendant une brève pause durant une pratique en équipe, François Allard et Alexis Bédard-Meunier en profitent pour discuter avec leur formateur. À ce moment, les trois entendent un cri au loin et lèvent la tête. Au second cri, c’est par un simple regard entre eux que François Houle, François Allard et Alexis ont su qu’il fallait passer à l’action. Ils partent à la nage et François Houle atteint les trois victimes en premier. Deux des victimes étaient particulièrement paniquées et fatiguées. La plus en panique s’agrippait à la deuxième qui était complètement épuisée. François Houle s’occupe de la première victime, qui l’agrippe à son tour, le forçant à utiliser une technique de dégagement. Pendant ce temps, François Allard arrive et prend en charge la seconde victime à bout de souffle. Finalement, Alexis rejoint la troisième victime un peu à l’écart. Les trois sauveteurs parviennent à ramener leurs victimes au bord, où Béatrice Harvey, qui assistait les moniteurs pour cette formation, a pris en charge les victimes pour la suite de leur évaluation. Si les victimes étaient soulagées de s’en être sorties, l’homme qui les accompagnait et qui était resté sur la plage était très agité et sous le choc, au point où cela dérangeait le sauvetage. Alexis a donc dû prendre ce témoin en charge.

Ce jour-là, ces candidats SNO ont retenu plusieurs leçons importantes. En tant que sauveteur, peu importe le niveau, ce sont les techniques de base comme l’approche échelonnée et la position d’alerte qui font un sauvetage réussi. Finalement, il est important de garder à l’esprit que si un sauvetage semble banal pour le sauveteur, c’est une tragédie évitée à chaque fois.

Coralie Gervais

La vigilance et la rapidité d’intervention de cette récipiendaire ont fait toute la différence lors d’un cours d’éducation physique.

Pendant leur cours d’éducation physique à la piscine, les élèves faisaient des relais en largeur. La majorité du groupe était dans le profond, mais Coralie et son amie étaient dans le peu profond. Alors qu’elle traversait à la nage, Coralie aperçoit son amie se relever et commencer à avoir de la difficulté à respirer. Coralie réalise que son amie est sur le point de perdre connaissance dans l’eau et part immédiatement à la nage en sa direction. Juste avant que sa tête tombe dans l’eau, Coralie retourne son amie et la ramène au bord à l’aide de la technique apprise dans son cours de croix de bronze. Arrivée au bord, elle appelle son professeur à l’aide et ils sortent la victime de l’eau, qui reprend rapidement conscience suite à son malaise.

On imagine rarement que les mises en situation des cours de sauvetage peuvent se produire dans notre quotidien. Pourtant, les techniques apprises lors des formations peuvent épargner bien des situations critiques.

Vincent Larivière et Mathis Larivière

Ce duo père-fils s’est retrouvé au bon endroit, au bon moment pour porter secours à deux hommes en danger.

Nous sommes un dimanche, le 11 avril dernier. Au bord de la rivière Richelieu, l’eau est très froide et agitée. Très peu de gens sont présents à leur chalet, et les bateaux ne sont pas encore prêts à prendre l’eau. Vers 17h30, Vincent Larivière sort sur sa terrasse qui donne sur la rivière pour se détendre avant le souper. Au loin, il aperçoit un tronc d’arbre flotter, ce qui lui semble étrange, car il n’y avait pas eu de crue des eaux cette année. Après quelques instants d’hésitation, Vincent utilise le zoom de son appareil photo pour observer de plus près l’objet qui flotte. C’est à ce moment qu’il entend crier à l’aide. Il dit à sa fille d’appeler le 911 et crie à son fils Mathis, qui travaillait ailleurs dans la maison, de s’en venir. Des gens se noient, il faut y aller maintenant. Ils sont immédiatement partis de la maison en courant avec des planches à pagaie. Mathis est parti en premier et Vincent le suivait 25 mètres derrière avec des gilets de sauvetage supplémentaires. À cause des vagues, il était difficile de se rendre jusqu’au milieu de la rivière. De plus, nos deux sauveteurs ne portaient pas du tout des vêtements adaptés. Mathis était d’ailleurs en « cap d’acier »! Mathis arrive en premier près des deux hommes en difficulté, qui veulent immédiatement s’accrocher à sa planche. Heureusement, il a le réflexe de se reculer. Les victimes étaient accrochées à la chaloupe chavirée et leur équipement flottait un peu partout autour. Il embarque le plus jeune des deux hommes. Vincent finit par arriver et embarque le deuxième homme, plus paniqué et plus costaud. Il n’a pas réussi à se rendre jusqu’à la rive, mais heureusement un de leurs voisins, qui venait tout juste de descendre son ponton, est venu lui prêter main forte. Pendant ce temps, Mathis réussit à regagner la rive, dix voisins plus bas. Les propriétaires étaient présents et ils ont pu se réchauffer près d’un feu. Finalement, les SPU arrivent sur les lieux et la chaloupe ainsi que les effets personnels des deux hommes ont été récupérés.

Si cette histoire s’est bien terminée, elle nous rappelle certainement l’importance de surveiller les conditions les météorologiques et de connaître son environnement avant de naviguer.

Noémie Huppé et Léa-Jade Beaulieu

Durant une journée tranquille d’été, ces deux sauveteuses étaient loin de se douter qu’elles s’apprêtaient à réaliser leur tout premier sauvetage d’envergure.

Alors que le camp de jour est en train de quitter la piscine, deux jeunes filles viennent alerter Noémie et Léa-Jade que leur amie qui vient de faire un saut du tremplin est en difficulté. En se rapprochant de la zone des tremplins, elles voient la jeune fille inerte au fond de l’eau. La jeune fille avait sauté dans l’eau, mais a manqué d’énergie pour remonter à la surface. Noémie saute à l’eau et s’approche à la nage afin de mieux évaluer la situation. Elle voit l’enfant allongée au fond de l’eau et crie à Léa-Jade d’apporter le matériel et d’appeler les SPU avant de plonger au fond pour récupérer la victime. Léa-Jade et Noémie la sortent de l’eau, la positionnent sur le bord et lui retirent son masque de plongée.En vérifiant ses signes vitaux, les filles constatent que la victime ne respire pas. Noémie donne une première insufflation et la jeune fille se relève d’un coup, complètement paniquée. Les deux sauveteuses procèdent de la calmer et de poursuivre les premiers soins. L’ambulance est arrivée et la jeune fille s’en est heureusement bien tirée.

En faisant confiance à leurs connaissances, elles ont réussi à éviter un drame. Léa-Jade et Noémie attribuent également le succès de leur sauvetage à la qualité de leur travail d’équipe.

Étienne Gagné, Léo Villeneuve et Justin Lévesque

Personne n’est à l’abris des dangers de l’eau. Heureusement, nos trois prochains récipiendaires ont eu les bons réflexes et ont réagi rapidement.

Ce sauvetage s’est déroulé durant une belle journée en début juillet, à Saguenay. Fidèles à leur habitude, Étienne Gagné, Léo Villeneuve, Justin Lévesque ainsi que leur ami se réunissent chez ce dernier pour manger et écouter de la musique. Comme ils le font souvent, les quatre adolescents profitent d’une baignade après le souper. Dans la piscine, Justin, Léo et Étienne jouent au ballon, alors que leur ami se tient un peu à l’écart. Pour l’instant, rien ne semble inhabituel. Après quelques minutes, ils réalisent que leur ami n’est plus là, mais ne semble pourtant pas être sorti de la piscine. Ils finissent par l’apercevoir au fond de l’eau. Leur premier réflexe est de supposer qu’il doit être en train de se pratiquer à retenir son souffle. Étienne décide donc de plonger pour voir ce qu’il fait et le touche, mais son ami ne réagit pas. À ce moment, il décide de le remonter à la surface. Cela s’avère très difficile, car le corps inerte de son ami est très lourd et la piscine fait près de 9 pieds de profondeur. Il l’échappe une première fois, mais parvient à le hisser hors de l’eau avec l’aide de Léo et Justin lors de la seconde tentative. Les garçons l’allongent au bord de l’eau et réalisent le pire : il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague, leur ami ne respirait plus. Entre temps, les secours avaient été appelés et un ami de la famille était venu prêter main forte aux trois amis. En suivant les instructions de l’opérateur du 911, les manœuvres de RCR ont été pratiquées. Il a fallu peu de temps pour que la victime se mette à cracher de l’eau, mais n’avait pas encore repris conscience. L’ambulance est arrivée environs 5 minutes plus tard, et après plusieurs heures difficiles à l’hôpital, l’ami des trois garçons s’en est tiré. Malgré le choc important, nos trois héros se disent soulagés de savoir leur ami hors de danger.

Ce jour-là, malgré un accident imprévisible, ce sont les décisions qui avaient été prises avant d’aller dans l’eau qui ont permis d’éviter le pire. Les quatre amis ont opté pour se baigner en groupe, ce qui a fait toute la différence.

Maïka Lampron, Ann-Frédérique Laberge, Gabriel Michaud, Anya Bussière

Le travail d’équipe de ces quatre collègues a été mis à l’épreuve l’été dernier.

Nous sommes le 28 juillet 2020, une journée assez calme à la piscine de Drummondville où Maïka, Ann-Frédérique, Gabriel et Anya travaillent. Maïka surveille la partie profonde, qui est à proximité d’une glissade de quelques mètres de hauteur. Soudainement, elle et ses autres collègues en poste de surveillance entendent un bruit de chute, suivi du hurlement d’une dame. Maïka a immédiatement le sentiment qu’il s’agit d’une urgence. Elle descend de son mirador, et ses collègues Ann-Frédérique et Anya évacuent leurs zones respectives. Lorsque Maïka arrive auprès de la victime, une fillette d’environ 3 ans dans les bras de sa mère. Elle a fait une chute sur le bord de la piscine à partir du haut de la glissade. Étant donné que la piscine n’avait pas de planche dorsale adaptée pour les bambins, elle tente d’immobiliser la jeune victime dans un étau, alors que sa mère essaie de la calmer. Il faut dire qu’immobiliser un jeune enfant agité et en panique est très difficile. Pendant ce temps, Anya est en contact avec les SPU, Gabriel, qui lui était responsable de l’accueil, apporte la trousse et le matériel de premiers soins. Ann-Frédérique termine l’évacuation et prépare l’arrivée de l’ambulance. La jeune victime a été prise en charge par les ambulanciers et s’en est heureusement tirée sans blessure majeure. Par chance, elle était tombée avec son VFI qui a contribué à minimiser les impacts de sa chute.

Suite à ce sauvetage, les quatre sauveteurs se sentent rassurés par rapport à leurs compétences et se sentent confiants si jamais une autre situation devait arriver.

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r-hawkinsRaynald Hawkins

Sauveteur depuis plus de 40 ans, Raynald Hawkins a le sauvetage et la prévention de la noyade tatoués sur le cœur. Devenu directeur général de la Société de sauvetage en 1990, c’est avec une volonté et une énergie incroyables qu’il réalise les mille et un projets qu’il a en tête. Que ce soit par le biais de fructueux partenariats ou simplement de sa contagieuse passion, il inspire tous ceux autour de lui à poser des gestes concrets pour prévenir la noyade et les traumatismes associés à l’eau. Détenteur d’un baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et d’un M.B.A, il utilise depuis plus de 10 ans ses talents de pédagogue hors-pair à titre de chargé de cours à l’Université de Montréal, où il enseigne un cours d’enseignement de la natation et de la sécurité aquatique ainsi qu’un cours de sauvetage.